Dans un contexte de crise écologique (de l’eau, du climat, de la biodiversité) et de sur-bétonisation des sols, un nouveau projet inutile cherche à s’imposer à 50 km au Nord de La Rochelle. Une entreprise, avec l’aval de la DREAL, compte construire un immense SurfPark à Talmont-Saint-Hilaire.
Les camarades engagés sur ce projet sont venus nous informer ce mercredi 15 octobre à 18 heures 30, à l’Avant-Scène à la Coursive de La Rochelle. C’est l’occasion pour la Guillotine Saintaise de :
- Porter leur parole afin de vous sensibiliser sur les problématiques entourant ce projet.
- Vous inviter à participer à la mobilisation annoncée du 9 novembre 2025 !
Une absurdité écologique qui va battre tous les records

Cette usine à vague gigantesque, de 120 mètres par 120, sera capable de produire jusqu’à 600 vagues par heures. Pour cela, elle va devoir nécessiter 13 500 mètres cubes d’eau, pour une surface baignable équivalente à 7 piscines olympiques !
En complément, un parking de plusieurs étages sera construit, auquel viendront s’ajouter des espaces commerciaux, de détente et de restauration ainsi qu’une usine de dessalement. Le projet initial comportait également une fosse de plongée de 40 mètres de profondeur, qui n’est pas reportée sur le projet final.

Au total, le complexe s’étendra sur une surface de 4 hectares, sur la zone actuellement occupée par le parking de l’Aquarium de Vendée, dont le projet est présenté comme une extension. C’est 7 380 mètres carrés de terres naturelles qui seront détruites pour construire cet ensemble à proximité immédiate d’une zone Natura 2000 !
Cette zone risque d’être mise en danger par :
- Le bruit et les vibrations des pompes et moteurs.
- La fréquentation importante (250 000 visiteurs de capacité, alors que le site est déjà le 5ème lieu touristique du département).
- L’organisation de compétitions et d’événements réguliers.
- Le trafic routier augmenté sur une route rurale (Départementale 129).
Une pollution visuelle et sonore qui, selon le porteur du projet, « se fondra dans l’ambiance sonore existante sans constituer une nuisance ». Des naturalistes locaux ont pourtant identifiés la zone comme le lieu de vie et de passage d’une faune riche (chauve-souris, batraciens reptiles ou encore espèces d’oiseaux protégés).

Un énième déni de démocratie
C’est Maxence de Rugy, maire de la commune et proche de notre très droitier ministre de l’intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui a fait passer en catimini le permis de construire en septembre 2024. Puisque ce projet est une extension de l’aquarium et qu’il fait moins de 10 hectares, il ne nécessite aucune étude d’impact obligatoire, donc pas d’enquête publique non plus. À cet égard, les services de l’État n’ont pas joué leurs rôles : une lecture partiale du Plan Local d’Urbanisme à permis à la DREAL-Pays-de-la-Loire de ne pas déclencher cette étude d’impact !
De nombreuses zones d’ombres persistent donc : aucune certitude n’est possible concernant la gestion de l’eau ou des déchets, la consommation électrique ni la technique de dessalement.
Beaucoup de questions restent en suspend. Beaucoup trop…
- Le chantier traversera t-il le bois de La Mine, en zone Natura2000 pour faire passer les tuyaux ?
- La saumure sera-t-elle rejetée en mer ?
- Quel impact sur la biodiversité locale et l’évolution du trait de côte ?
- Comment la commune va t’elle absorber le sur-tourisme ?
La société se mure même dans le silence. Aucune démarche n’a été entreprise pour prévenir les riverains, et le maire comme le promoteur refusent aujourd’hui de répondre aux médias !
Un promoteur bien placé dans les instances de décisions
C’est la société « MERSEA » qui est en charge du projet. L’entreprise est fondée par Cécilia et Mary-Lou Laurent, les deux filles de Jean-Jacques Laurent, un multi-millionnaire qui à construit sa fortune à la tête de PRB. Ce groupe vendéen, numéro un français des enduits et des revêtements de mur (revendu en 2022 au géant mondial du béton, le groupe suisse « Holcim») lui a permis de devenir un magnat local proche des sphères de décisions.
C’est donc la fortune et le réseau de cet homme, aujourd’hui décédé, qui permet à sa famille de détruire le patrimoine naturel Vendéen sans s’occuper de l’avis des riverains.
Un projet en total contradiction avec le Plan Climat Air Énergie Territorial de la communauté de commune
Par ailleurs, la communauté de communes Vendée Grand Littoral, présidée par le même Maxence de Rugy, a mis en place un « Plan Climat Air Énergie Territorial ». Un de ses objectifs annoncés est de « limiter l’artificialisation des sols sur le long terme, dans une logique d’économie circulaire et de solidarité territoriale » : des mots bien creux si elle ne réagit pas face à ce projet absurde et inutile !
Au même moment, elle organise même le Festival de la Transition Écologique, qui veut sensibiliser les habitants aux enjeux et démarches environnementales. Un greenwashing d’une hypocrisie insupportable !
Comment la commune pourrait-elle, dans ces conditions, obtenir le label Grand Site de France pour la plage du Veillon comme elle le souhaite ? Comment pourrait-elle maintenir son label Pavillon Bleu qui garantit la qualité des eaux de baignades ?
SurfPark de Talmont-Saint-Hilaire : une mobilisation qui n’attend plus que vous !
Alors qu’il faudrait penser à faire évoluer nos pratiques pour respecter ce(ux) qui nous entoure(nt), ce projet fait l’inverse : il bousille l’environnement pour amuser quelques privilégiés. Cette structure est le symbole d’une politique dont la population cherchera bientôt à combattre les effets en terme de sur-tourisme.
Pour s’opposer au projet, l’association AC de Vagues a été fondée à la fin de l’été et compte actuellement 270 adhérent·es. Elle est devenue très rapidement l’association écologiste la plus importante du département de la Vendée, marquant une levée de boucliers remarquable des riverains.
Après une pétition qui a recueilli plus de 20 000 signatures et un défilé de plus de 400 personnes le 28 septembre, c’est désormais la date du 9 novembre qui est retenue. Vous y êtes donc attendus, à 10 heures 30, au parking du Payré à Talmont-st-Hilaire, afin d’exprimer votre refus de cette nouvelle dérive du capitalisme industriel sur nos côtes à la veille du début du chantier !

La Guillotine Saintaise s’engage pour vous informer sur les grands projets inutiles et écocides (comme nous l’avons déjà fait dans nos articles sur l’usine à saumon du Verdon-sur-mer, la centrale à bitume de Saintes ou la loi Duplomb). Ce projet est une caricature, une provocation. C’est aussi le vague remous d’un monde passé qui peine à réaliser qu’il est fini. On va le lui faire entendre ensemble !
