​La première marche des fiertés à Saintes, c’est ce 14 juin 2025 !

Marche des fiertés à Saintes

Save the date ! La première marche des fiertés à Saintes aura lieu le 14 juin 2025 ! Préparez-vous à vivre une journée exceptionnelle. Venez marcher, danser, revendiquer, vous informer ou tout simplement par intérêt et soutien. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons nous mobiliser. Avec la montée de l’extrême droite partout dans le monde, chaque geste, chaque pancarte, chaque parole en faveur des droits LGBT+ est d’une importance cruciale. À La Guillotine Saintaise, nous répondrons présent·e·s. Et vous ?

Pourquoi une marche des fiertés à Saintes ?

Vous vous demandez pourquoi organiser une marche des fiertés à Saintes et surtout pourquoi y participer. Voici trois bonnes raisons de nous rejoindre le 14 juin.

Une marche des fiertés à Saintes pour dénoncer les violences

À Saintes, comme dans toute la France, les violences contre les personnes LGBT existent et ne cessent d’augmenter. Elles s’immiscent partout : dans les salles de classe, les repas de famille, au travail, dans les lieux publics ou encore à travers les commentaires haineux sur les réseaux sociaux.

Les chiffres sont éloquents : + 7 % de crimes ou délits anti LGBT enregistrés en 2024. Sans oublier les actes malveillants classés sans suite et la violence ordinaire, celle que l’on invisibilise, celle que l’on tait, par honte ou par peur de porter plainte.

La marche des fiertés, comme toute mobilisation citoyenne, est un acte de résistance collective face aux violences, qu’elles soient physiques, psychologiques ou institutionnelles.

En aparté !
D’autres mobilisations n’attendent que vous ! Notamment la lutte contre l’usine à saumons dont l’implantation est prévue dans l’estuaire de la Gironde. 💪


Une marche des fiertés à Saintes pour célébrer la diversité

Les marches des fiertés ne sont pas que des lieux de lutte, ce sont aussi des espaces de fête. Des lieux où chacun·e peut être soi-même, où l’on célèbre les identités plurielles qui composent la communauté LGBTQIA+ : lesbiennes, gays, bi, trans, non-binaires, intersexes, asexuel·les, et plus encore.

Marcher à Saintes, c’est montrer que la diversité existe partout, et qu’elle mérite d’être reconnue, respectée et célébrée, y compris dans les villes moyennes.

Une marche des fiertés à Saintes pour revendiquer la liberté et l’égalité

L’égalité des droits est loin d’être acquise. Même en France, des discriminations perdurent : difficultés pour les personnes trans à faire reconnaître leur identité, inégalités dans l’accès aux soins, iniquité lors des entretiens professionnels, stigmatisation persistante… La marche des fiertés, c’est un rappel collectif que l’égalité n’est pas une option, mais un droit fondamental et un pilier de notre démocratie.

Les origines de la marche des fiertés

La marche des fiertés est avant tout une manifestation politique née d’un acte de révolte. Son origine remonte à l’année 1969, à New York, dans le quartier de Greenwich Village.

Dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, une descente de police dans un bar fréquenté par des personnes LGBTQIA+, le Stonewall Inn, déclenche une série d’émeutes. Pendant plusieurs jours, des militant·es et anonymes affrontent les forces de l’ordre pour dénoncer la répression, les arrestations arbitraires, les violences policières et l’humiliation subies au quotidien par les minorités sexuelles et de genre.

Cet événement marque un tournant dans l’histoire du militantisme LGBT. À la suite des émeutes, l’association Gay Libération Front (GLF – Front de libération homosexuel en français) est créée. L’année suivante, le 27 et 28 juin 1970, des marches sont organisées dans plusieurs villes américaines – New York, Los Angeles, Chicago, San Francisco – pour commémorer les émeutes de Stonewall. En 1980, afin d’uniformiser les noms des marches, le terme Gay Pride fait son apparition.

Au fil des décennies, la Gay Pride s’est imposée comme un rendez-vous annuel international. Elle s’est étendue à de nombreuses villes dans le monde, devenant un symbole de revendication des droits, de visibilité et de résistance face aux discriminations.

En France, la première marche du genre a lieu à Paris le 25 juin 1977 à l’appel du MLF (mouvement de libération des femmes) et du Groupe de libération homosexuelle. Depuis, de nombreuses villes ont organisé leur propre marche, mêlant dimension militante et expression festive, pour rappeler que la fierté est une réponse politique à la honte et à l’invisibilisation.

Pour info
Si le terme « Gay Pride » est mondialement utilisé, il ne peut plus être employé en France, car il a été déposé comme marque commerciale par les premiers organisateurs. Les nouvelles associations organisatrices ont alors adopté le terme « Marche des Fiertés ». Un choix salué par de nombreu·ses militant·es.

L’histoire des luttes homosexuelles et LGBT

Si la marche des fiertés incarne une forme de visibilité festive, elle s’inscrit dans un combat politique de longue haleine, porté depuis des décennies par des militant·es, des collectifs et des anonymes.

Des premiers gestes d’émancipation à la répression institutionnalisée

  • 1791 : dans la foulée de la Révolution française, la France devient l’un des premiers pays à dépénaliser les relations homosexuelles en supprimant le crime de sodomie du Code pénal.
  • 1868 : le mot « homosexualité » est introduit par Karl-Maria Kertbeny, un écrivain hongrois, marquant une première reconnaissance lexicale.
  • 1942 : sous le régime de Vichy, une loi introduit une distinction pénale entre relations homosexuelles et hétérosexuelles, érigeant en infraction les relations homosexuelles avec les mineurs de moins de 21 ans.
  • 1942-1945 : plusieurs milliers d’hommes homosexuels sont déportés dans les camps nazis et identifiés par le port du triangle rose.

Premiers combats et structuration du militantisme

  • 1956-1959 : la chanteuse de cabaret Coccinelle devient la première Française à bénéficier d’une opération de réassignation sexuelle et d’un changement d’état civil.
  • 1960 : l’homosexualité est classée parmi les « fléaux sociaux », sur proposition du député Paul Mirguet.
  • 1969 : émeutes de Stonewall.
  • 1970 : première Pride américaine.
  • 1971 : naissance du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), puis des Gouines Rouges, premier collectif lesbien en France.
  • 1977 : première Marche des fiertés française.

Une reconnaissance progressive dans les sphères politiques et juridiques

  • 1977 : Harvey Milk devient le premier élu ouvertement homosexuel aux États-Unis. Il sera assassiné l’année suivante.
  • 1978 : création du drapeau arc-en-ciel par l’artiste Gilbert Baker.
  • 1980 : l’homosexualité est retirée de la liste des fléaux sociaux.
  • 1982 : l’âge de la majorité sexuelle est unifié à 15 ans, mettant fin à une discrimination héritée du régime de Vichy.
  • 1985 : la loi française introduit pour la première fois des dispositions pénales contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle.

L’impact du VIH-sida et l’essor des mobilisations associatives

  • 1981-1983 : l’épidémie de VIH-sida frappe durement la communauté. En France, les premières mesures restrictives, comme l’interdiction du don du sang par les hommes homosexuels, sont mises en place.
  • 1984 : Daniel Defert fonde AIDES, en mémoire de son compagnon Michel Foucault, pour lutter contre l’épidémie.
  • 1989 : création d’Act Up-Paris, connue pour ses actions percutantes dénonçant l’inaction des pouvoirs publics.

Des avancées juridiques majeures

  • 1990 : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) retire l’homosexualité de la liste des maladies mentales.
  • 1999 : adoption du Pacte civil de solidarité (PACS), première reconnaissance légale des couples de même sexe.
  • 2004 : création de la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité).
  • 2005 : première Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie.
  • 2010 : la France devient le premier pays à retirer la transidentité des affections psychiatriques.
  • 2013 : adoption de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.

Vers une égalité encore partielle

  • 2016 : les homosexuels peuvent à nouveau donner leur sang sous condition d’abstinence.
  • 2018 : les personnes vivant avec le VIH ont à nouveau droit aux soins funéraires.
  • 2021 : la PMA est élargie aux couples de femmes et aux femmes célibataires, mais les personnes trans en sont exclues.
  • 2022 : les thérapies de conversion sont interdites en France.
  • 2023 : le Sénat reconnaît la responsabilité de l’État français dans la persécution des personnes homosexuelles jusqu’en 1982. Singapour, Maurice, l’île de la Dominique et les Îles Cook ont dépénalisé les relations homosexuelles consensuelles.
  • 2024 : de nombreux pays européens votent des lois à destination des LGBT+.
  • 2025 : légalisation du mariage entre personnes du même sexe en Thaïlande.
Coup de cœur !
Si vous en avez l’occasion, je vous invite vivement à voir le spectacle Le Pédé, créé par le collectif Jeanine Machine. J’ai eu l’occasion d’assister au spectacle l’an dernier au festival d’Aurillac. Brice Lagenèbre entraîne les spectateurices dans une déambulation historique. Objectif : remonter le cours de l’histoire des luttes LGBT à travers une marche des fiertés festives, joyeuses et militantes dans les rues d’Aurillac. C’est percutant, émouvant et superbement joué !

État des lieux des droits LGBT+ en France et partout dans le monde

Malgré des avancées significatives des droits LGBT+ dans certaines régions du monde, d’autres pays durcissent la répression et la criminalisation de l’homosexualité reste encore une réalité pour de nombreuses personnes.

Tour d’horizon des droits LGBT+ dans le monde

Selon les données de Statista, les relations homosexuelles sont illégales dans plus de 60 pays. Dans 12 d’entre eux, l’homosexualité est passible de la peine de mort. Ces pays sont principalement situés en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie.

Même dans les pays où l’homosexualité n’est pas passible d’emprisonnement, les droits LGBT+ sont en déclins.

  • La Bulgarie par exemple a voté en 2024 une loi qui interdit la « propagande et promotion LGBT à l’école.
  • En Russie, l’année 2023 a marqué un tournant avec l’ajout du « mouvement LGBT » à la liste des organisations « extrémistes et terroristes ».
  • Aux États-Unis : dès son investiture, Donald Trump a abrogé un décret signé par Joe Biden en 2021, qui interdisait toute discrimination fondée sur l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans l’administration fédérale.

Hausse des violences LGBT+ en France

En France, le dernier rapport sur les LGBTIphobies publié par SOS Homophobie est alarmant. En 2024, 3 657 signalements ont été enregistrés par SOS Homophobie, soit une hausse de 4,6 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation, bien que modérée, s’inscrit dans une tendance de fond observée depuis plusieurs années : les personnes LGBT+ sont toujours confrontées à une forte hostilité dans leur quotidien. 

Rapport 2025 SOS Homophobie
Visuel extrait du rapport 2025 SOS Homophobie

Les agressions verbales et psychologiques sont particulièrement présentes en ligne, avec une explosion des propos haineux sur les réseaux dits sociaux. La famille reste un autre espace à risque : les rejets, les violences intrafamiliales et les pressions exercées sur les jeunes LGBT+ y sont fréquemment rapportés, notamment au moment des coming-out.

Sans oublier l’extrême droite, violente et décomplexée, qui incite aux passages à l’acte. À Mansle, en Charente (16), Laura Taillard a retrouvé des tags racistes et homophobes sur la porte de son domicile. Elle a rédigé une lettre ouverte à la députée RN de la Charente que je vous invite à lire, signer et partager.

Tags racistes et homophobes

Enfin, le bilan annuel du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) est lui aussi implacable. Les infractions anti-LGBT+ (4 800 au total en France) progressent de 5 % par rapport à 2023. Les crimes et délits anti-LGBT+ augmentent de 7 % en 2024.

Rendez-vous le 14 juin pour la première marche des fiertés à Saintes

Que vous soyez LGBTQIA+, allié·e, militant·e, intéressé.e ou juste là pour faire nombre : on a besoin de vous.

🕐 L’heure et le lieu de départ seront bientôt annoncés.

🔊 Suivez l’événement sur les réseaux pour ne rien manquer : Lmdf Saintaise sur Facebook et Instagram.

🎉 Préparez vos pancartes, vos drapeaux, vos paillettes.

Ce 14 juin, faisons l’histoire à Saintes – Parce qu’être fier·e, c’est politique !