
L’entreprise Eurovia a pour projet de mettre en place une centrale à bitume au sud de Saintes, sur la zone de captage d’eau potable de Lucérat. Cette centrale, même temporaire, pose d’énormes problèmes, aussi bien pour la santé publique que pour l’environnement. La Guillotine Saintaise vous explique pourquoi.
Une centrale à béton sur la source de Lucérat
C’est dans le cadre de l’entretien de l’autoroute A10 (section Saintes-Pons, 24 km) que l’entreprise s’est vue déléguer par Vinci la production de 50 000 tonnes d’enrobés bitumineux. Pour cela, Eurovia installe une unité temporaire qui doit rester en fonctionnement pendant 6 semaines. C’est pour être proche du chantier qu’elle à choisi la zone industrielle des Charriers, au sud de Saintes.
Problème : Le site choisi est à proximité immédiate d’un site sensible, la source d’eau de Lucérat dont dépendent environ 65 000 habitants. Toutes les autres entreprises qui y sont installées sont soumises à des normes environnementales strictes, c’est d’ailleurs pour cette raison que la déchetterie ’’Écosite des Charriers’’ ne peut plus accueillir de déchets ménagers.
Un déni de démocratie
L’installation de la centrale à bitume a déjà démarré pour une mise en fonctionnement en juin, et ce malgré :
- Une consultation publique retoquée pour cause de procédure incomplète.
- Une enquête environnementale approximative.
- Les avis défavorables du Syndicat départemental de gestion de l’eau, de l’Agence de l’eau Adour-Garonne et du Président de Région.
- Une pétition citoyenne contre l’installation de l’usine
Pourtant, ce mardi 22 avril le préfet décide d’autoriser le projet par arrêté préfectoral, ignorant la mobilisation citoyenne et s’asseyant sur deux votes du conseil municipal, contre à l’unanimité. L’opposition dénonce un non-sens économique, politique et sanitaire.
Centrale à bitume à Saintes : un non-sens sanitaire, sur le plan hydrique
C’est toute la Communauté d’Agglomération de Saintes qui dépend de cette source pour s’approvisionner. Cette usine chimique va être installée à proximité de l’une des meilleures eaux du département, alors que de nombreux captages dans le 17 sont pollués et nécessiteraient des traitements. Une fuite des hydrocarbures utilisés entraînerait une dégradation irréparable, pérenne et irrémédiable de la nappe de Lucérat. Le respect du principe de précaution voudrait qu’on recherche un autre site proche de ce chantier long de plusieurs kilomètres !
Un non-sens sanitaire, sur le plan aérien
La fabrication d’enrobés bitumineux produit des poussières fines, un polluant aérien qui a un impact respiratoire sur les personnes fragiles. Cette unité de bitume, qui fait du recyclage d’enrobés, doit chauffer davantage et donc émettre davantage de polluants que pour de l’enrobé neuf. Installée en sortie du creux topographique dans lequel passe l’autoroute, c’est un couloir de vent qui débouche en plein sur l’agglomération saintaise ! Pour ce qui est des contrôles pollutions (et sonores), ils seront effectués au démarrage du projet, puis une fois par mois … Par Vinci !
Un non-sens économique et politique
Voilà plusieurs années que nos impôts servent à garantir la qualité de l’eau . Plusieurs centaines de milliers d’euros sont utilisés pour :
- Le financement du syndicat de gestion EAU17.
- Le coûteux dispositif de traitement.
- Les incitations financières aux agriculteurs locaux pour la réduction des intrants chimiques.
Pourtant, nos représentants vont autoriser une usine chimique à s’installer sur la source de captage ?!
Ne nous laissons pas empoisonner par une centrale à bitume !
La décision du préfet Blondel fait prendre un risque intolérable aux Saintongeais·es ! Mobilisez-vous contre le risque d’empoisonnement de notre air, de notre eau et de notre vie politique en signant la pétition de l’inter-collectif « Sans Bitume » et en restant attentif aux mobilisations locales.
La Guillotine Saintaise vous apportera un suivi sur ce sujet afin de vous informer de l’actualité du projet ! Ne l’oublions pas et ne perdons jamais espoir : un autre aménagement du territoire est possible !